Sonia Robertson

 

Horaire

Dates: 
2 août - 12 septembre

Lieu d'exposition : La Guilde

Ilnu de Mashteuiatsh où elle vit actuellement, Sonia Robertson est artiste, art-thérapeute, commissaire et entrepreneure. Bachelière en art interdisciplinaire de l’Université du Québec à Chicoutimi depuis 1996, elle a participé à de nombreux évènements artistiques au Canada, en France, en Haïti, au Mexique et au Japon. Elle a développé une approche in situ et de plus en plus participative. L’art est pour elle un grand moyen d’expression et de guérison. Elle a également compléter une maîtrise en art-thérapie à l’UQAT au cours de laquelle elle a créé une approche liée à l’imaginaire des peuples chasseurs-cueilleurs. 

Impliquée dans sa communauté, elle a travaillé à mettre en valeurs l’art comme moyen de prise en charge et d’expression pour les gens de sa communauté. Elle a cofondé divers organismes et évènements ; dont la Fondation Diane Robertson devenue Kamishkak’Arts qui soutient les artistes à tout niveau et utilise l’art comme levier social à travers divers projets ; les ateliers d’artistes TouT-TouT de Chicoutimi en 1995 ; Kanatukulieutsh uapikun en 2001 qui travaille à la sauvegarde et à la promotion des savoirs des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes et le Festival de contes et légendes Atalukan en 2011. 

Comme commissaire, elle travaille surtout à des projets participatifs et à long terme, situés à la frontière entre l’art et l’art-thérapie, afin de créer des liens entre les Nations. Entre autres, elle fut chargée de projet au Musée Amérindien pour l’exposition permanente participative, L’esprit du Pekuakamiulnu et pour le projet Aki Odehi en Abitibi. Les deux projets furent primés par la Société des Musées Québécois. Elle participe à divers colloques et réflexions sur l’art autochtone au Canada. Elle fut l’instigatrice et porte-parole du mouvement Idle no more au Lac St-Jean. 

DÉMARCHE CRÉATRICE 

Après la musique, la photographie fut le premier moyen d'expression de Sonia Robertson. Chez les autochtones, on interdit la prise d'images durant les cérémonies, car on affirme que la photographie vole l'âme du sujet. C’est ainsi qu’elle utilise l’image. Ses images et ses oeuvres deviennent la trace matérielle l’expérience spirituelle vécue avec l’invisible, avec l’esprit des sujets et lieux d’exposition. Le désir d'utiliser l'espace, de créer des lieux sacrés, de reconstituer des ambiances, l’a menée vers l’installation. Ensuite, le besoin d’épurer, d’aller à l’essentielle et de se rapprocher des gens, l’ont amené à considérer le corps comme matériau, porteur de sens, et ainsi aller également vers la performance/danse et l’esthétique relationnel, en plus de poursuivre l’installation. 

Ses oeuvres, généralement in-situ n’existent que pour et par les lieux pour lesquels elles sont crées. Elles sont un moment, un instant de présent, parfois marquées par la répétition du geste, lui-même inspiré des femmes artisanes de sa communauté. Empreintes de légèreté et de mouvement, elles deviennent communions/tensions entre; ombres et lumière, corps et esprit, matière et au-delà. Parfois politiques, curatives et/ou participatives, Robertson tente de mener à travers elles une réflexion sur le respect de toutes formes de vie. Les questionnements portent sur les polarités, le changement de perception, les limites de l’espace (lieu), les matériaux (comme immatériaux) et la place des Premières Nations en ce monde. Sa démarche est nourrit par la recherche de l’Unité, la gratitude, l’imaginaire, les savoirs traditionnels et l’histoire comme Première Nations. Mais avant tout l’art est pour elle un moyen d’expression, de guérison et de relation à l’imaginaire, au monde des esprits. Cet imaginaire tout comme celui de ses ancêtres ilnus est nourri par ses rêves et ses expériences. 

L’installation, l’art action, la danse, l’écriture, le conte, l’exploration sonore et de l’image, sont ses champs d’exploration dans l’art.